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Patrimoine ancien

EGLISE PROTESTANTE  

De style baroque, terminée en 1769 -église de type stengel (du nom de l'architecte en chef des Comtes de Nassau-Sarrebrück Friedrich Joachim Stengel), édifiée ppar le maître d'oeuvre Charles Abraham Dodel, qui s'inspira des plans de Stengel- construite sur l'emplacement de l'ancienne "Stadtkirche" (une église paroissiale est mentionnée vers 1361 et dédiée aux apôtre Pierre et Paul).

C'est un bâtiment sobre que se réduit à une salle rectangulaire sans choeur architectural. Dominée par un joli clocheton à bulbe culminant à une trentaine de mètres, sa façade pignon s'agrémente d'un élégant portail en grès gris des Vosges, portail monumental à colonnes engagées et entablement incurvé, que surmonte un bel oculus ovale orné de feuilles d'acanthes.

Trois portes donnaient accés à l'intérieur (celle qui puvait ouvrir vers la grand-rue n'existe plus) : la grande porte pour les nobles, une des portes latérales pour les paysans et l'autre réservée aux bourgeois et artisans. De grandes bais vitrées sans vitraux remarquables illuminent la salle : l'autel en pierre et la chaire en bois qui la surplombe, au milieu de la façade faisant face à l'entrés principale, contribuent à la beauté du lieu.

Les bancs ne sont pas d'origine, les tribunes sur colonnes peintes (pour avoir l'apparence du marbre caractéristique des églises baroques) sont d'origine et occupent 3 côtés. L'orgue est l'oeuvre du facteur Koenig de Sarre-Union et date de 1970

Lors de la restauration intérieurs de 1985, 44 beaux panneaux peints  (huile sur bois), 20 panneaux de rinceaux, 23 de personnages bibliques et un tableau central présentant la crix du "Golgotha" furent mis au jour et l'édifice inscrit dans sa totalité sur la liste supplémentaire des Monuments historiques en 1985. Le pasteur Lepelletier, en charge de la paroisse à l'époque, s'est beaucoup investi dans cette découverte. Ces peintures dans un style "paroque paysan" datent probablement de l'époque de la construction du temple et semblent être l'oeuvre de disciples du maître-peintre Johan Georg Engish (originaire de Kirn dans le Hunsrück). Les Rhingraves coseigneurs de Diemetingen étaient également seigneurs de Kirn de même que le pasteur officiant à Diemeringen.

Particularités ou remarque sur cette église :

- En zone inondable : à droite de la chaire, sur les lambris en bois, une marque en laiton, à environ 1 mètre du sol, indique la hauteur atteinte par l'eau lors de l'inondation de 1824 particulièrement dévastatrice.

- Le clocher non séparé du reste de la construction s'appelle un "Dachreiter", c'est une particularité des églises de type "Stengel".

- Deux fenêtres existant à l'origine, de part de et d'autre de la chaire ont été d'abord masquées par de lourds rideaux cramoisis puis murées après 1845, à la demande du Pasteur Hirth que prétendait qu'elles distrayaient les fidèles lors de ses sermons !

Le Pasteur Ringel, archéologue, découvreur des sites gallo-romains de Mackwiller (notamment les imposants thermes) et le Dehlingen (Görgelsbach : villa gallo-romaine, actuellement refouillée et nommée Gürtelbach) fut pasteur à Diemeringen de 1853 à 1864.

 

CHÂTEAU             

C'est une partie du château construit par Jeanne Elisabeth, la veuve de Rhingrave Jean X, à partir de 1688. Elle y résida jusqu'à son décès en 1718. Ce château comprenait plusieurs bâtiments dont une ferme. C'est actuellement une résidence privée qui ne se visite pas. L'ancien château médiéval (sans doute de la fin du 13ème siècle) était flanqué de 4 tours et entouré d'un fossé. Les troupes de Turenne après la prise de Diemerigen en 1674 (Guerre de Hollande) détruisirent le château et l'enceinte fortifiée de la petite ville en 1677.

Des vestiges d'une ancienne tour ronde de ce château moyenâgeux subsistent(13ème siècle). C'est un des derniers vestiges de la cité fortifiée. Trois portes s'ouvraient dans l'enceinte fortifiée de la cité : la porte basse au niveau de la boulangerie Bucher , la porte haute au niveau du Crédit Mutuel et la porte du Pont (Brucktor).

 

ANCIEN MOULIN

Il date de 1789, construit par Johann Greiner, comme l'indique l'inscription sur le linteau de porte qui présente également une enseigne de meunier. Vers 1834 on y trouve un pilon à plâtre et un égrugeoir à chanvre. Vers 1850 on y exploite un pressoir à huile et plus tard une petite scierie. A l'arrière du bâtiment se trouvait un édifice en briques où Georges Imbert, l'inventeur du gazogène, exploite vers 1920 une petite usine à fabrication de savons. La grange en face du moulin (actuellement une habitation) est 1867.

 

ANCIENNE MAIRIE

C'est un beau bâtiment du 19ème siècle, doté de 4 grandes baies vitrées arrondies de part et d'autre de la grande porte d"entrée également cintrée. L'édifice abrita outre des salles de classe et la mairie, un logement, des bureaux et la perception jusqu'à sa fermeture. Depuis 2012, le bâtiment est devenu la Maison des Associations, avec la Bibliothèque au rez-de-chaussée.

 

ANCIEN CIMETIERE

Près de l'école primaire, présence de nombreux monuments funéraires, de la fin du 19ème siècle, richement sculpltés. Une "Totenkirche" (église des défunts) s'y trouvait, on peut voir une clé de voûte encastrée dans son mur d'enceinte.

 

L'EICHEL ET SES PONTS

Le pont principal, où se trouvait autrefois la porte du pont (Brucktor) avec ses 3 arches médiévales fut détruit en juin 1940 par les Allemands. Une maison où l'on frappait monnaie s'y trouvait. Le pont de Neuteg est plus récent (en face de l'école primaire)  était extra-muros de même que le petit pont près de l'herberie (Duchetzel = endroit où l'on blanchissait les draps).

 

PLACE MEHL

Plusieurs bâtiments anciens donnant sur cette place ont disparu. L'ancienne laiterie est devenue une maison d'habitation. Une léproserie (Gutleuthauss) existait près de ce lieu, les léproseries étaient toujours situées extra-muros. La prison se trouvait derrière la maison Weissbach.

DES MAISONS REMARQUABLES :

* Maison Dormeyer : près de l'église, de 1630 - c'est la plus ancienne maison encore existante- elle possédait un encadrement de porte du 17ème siècle. La fonfaine est la copie conforme de l'ancienne détruite en 1936.

* Ancien presbytère : rue des Remparts, c'est une demeure seigneuriale construite par les coseigneurs de Diemeringen, les rhingraves de Dhann et transformée en presbytère protestant. Elle possède un très bel encadrement de prote en grès portant la date de 1730. Le Pasteur Ringel a habité ici de 1853 à 1864.

* Maison de l'imagier populaire Griesbächer, rue du Vin (Jüdegass). Elle fut édifiée par Jean-Goerges Griesbächer, originaire de Zutendorf. Il calligraphia et peignit de nombreux voeux de baptême (Gettelbriefe) dans la duexième moitié de 18ème et début 19ème siecles, de même que sa fille Christine et son gendre. La maison possède un encadrement de porte remarquable.

* Maison dite du Docteur Will : place du Faubourg, maison imposante dans l'ancien "Adelige Eck" (le cioin de la noblesse) à la toiture à pans coupés, du 18ème siècle.

Encadrements de portes en grès :

* Ancienne boucherie contans : quai de l'Eichel, les montants cannelés sont couronnés d'un linteau orné en son milieu d'une tête de veau et d'un couperet et porte le date de 1727.

* Maison de l'ancien garde-forestier seigneurial : maison faisant l'angle avec la boulangerie Hirtz de 1738 ; le linteau présente un cerf sulpté en faible relief.

* Maison d'un tailleur : n°9 rue des potiers, le linteau montre une guirlande et des ciseaux sculptés dans le grès rose (emblème de tailleur).

* Maison Greiner de 1754, "adelige Eck" prote le nom des commanditaires Christian Scheuer et Anna Dorode.

* L'ancien moulin : 1789. Encadreement mouluré et imposte incurvée surmontée d'un petit fronton dont le médaillon porte les noms de Johann Greiner et M.Cath.Luth et le millésime 1789, on y distingue aussi l'emblème des meuniers.

* Maison seigneurial (ancien presbytère) rue des remparts n°5, année 1730. Les montants cannelés sont surmontés d'un entablement avec une fenêtre d'imposte (Oberlicht). Sur la corniche trône un fornton terminé par des boules et enrichi d'un cartouche à inscription avec un chérubin. Le texte rappelle les rhingraves de Dhann.

D'autres encadrements remarquables se découvrent dans la commune : Grand-Rue, rue des Remparts, rue des Potiers et rue du Vin.

La rue des Potiers est ainsi nommée par la présence au 19ème siècle et début du 20éme siècle de plusieurs potiers. Au milieu de 19ème siècle, une vingtaine de potiers existaient dans la commune.

Les venelles du vieux Diemeringen :

Une venelle est un passage étroit réservé aux piétons, entre deux maisons ou des jardins : elle relie deux rues. Les venelles du vieux Diemeringen lui confèrent un certain charme.

* La venelle des Pasteurs créée à l'instigation d'un pasteur qui tenait à prendre le chemin le plus court de l'ancien presbytère à l'église prostestante, relie le rue des Remparts et la grand-Rue.

* Deux petites venelles font communiquer la Grand-Rue et la rue du Vin, l'une étant la venelle de l'église (Kirchgässel).

* La venelle des Remparts (s'Rempegässel) longe les jardins à côté de l'Eichel et relie le passage près du pont du Neusteg et la rue du Vin.

* La venelle du Bailli Hoppe part du quai de l'Eichel à côté du nouveau presbytère et débouche sur la rue des Potiers.

 

LE PATRIMOINE JUIF    

 

Diemeringen recèle un ensemble assez rare de patrimoine juif : synagogue, ancienne école et mikwé, maisons juives dans le rue du Vin, et un cimetière hors que village. Une partie du patrimoine juif est inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis 1999.

* Synagogue : construite en 1867 par l'architecte Louis Furst en relais d'une salle de prière aménagée dans une maison particulère du 18ème siècle, dans le rue du Vin (en alsacien = jüdegass). Les Rhingraves, coseigneurs du lieu avaient promis la construction d'une synagogue mais la Révolution française mit fin à la réalisation du projet.

C'est un beau bâtiment rectangulaire, d'une architecture très sobre - beaux chaînages d'angle en pierre de taille (grès des Vosges gris). Deux tables de la loi en pierre, gravées en caractères hébraïques surmontent le pignon ouest (vers la rue). L'édifice est orienté à l'est, vers Jérusalem. Les façades latérales présentent quatre hautes fenêtres géminées qui rendent l'intérieur de la synagogue très lumineux et rappellent par leur forme, les tables de la loi. A l'intérieur du lieu, un vestibule dallé de grès, d'où deux escaliers mènent aux tribunes latérales, réservées aux femmes, est séparé de la salle du culte par une porte. Cette salle, sobre et dépouillée, présente deux rangées de bancs anciens en bois bordant l'allée centrale. Au fond, de part et d'autre de la table de lecture au centre de l'estrade longeant le mur oriental (vers la rivière), deux chandeliers à sept branches reposent sur deux stèles (ces dernières proviennent de l'ancienne synagogue de Schalbach).

Dans l'encadrement de grès sculpté, est logée l'armoire sainte avec les rouleaux de la Tora. Elle est recouverte par un rideau de velours cramoisi brodé d'or. Au-dessus, l'oculus garni d'un vitrail jaune, rouge et bleu, diffuse une lumière multicolore. Le plafand voûté et lambrissé, confère une acoustique exceptionnelle à ce lieu de culte.

La synagogue fut restaurée en 1906 puis endommagée durant la seconde guerre mondiale ; des prisonniers polonais y furent contonnés vers la fin de la guerre, avant la libération de Diemeringen. Après restauration, elle fut rendue au culte en 1947.

Elle est la propriété de la Communauté juive qui ne compte plus que 16 membres en 2014, dont seuls 3 résident à Diemeringen. Avant 1870, la communauté recensait 139 personnes.

*Ancienne école juive et mikwé : bâtiment rectangulaire à côté de la synagogue. La construction a débuté en 1853; mais la "Schoule" ne fut créée qu'en 1862. Au rez-de-chaussée figure la salle de classe lumineuse (éclairée par 6 fenêtres). Jusqu'en 1918, un instituteur israélite dispensait son savoir aux seuls enfants de leur communaité, puis à partir de 1919 et jusqu'en 1934, la population israélite ayant fortement diminué, la salle de classe devint une des classes communales pour tous les enfants du village.

Au premier étage, le logement de l'instituteur juif comprend une cuisine et trois pièces dont une très spacieuse. L'intérieur de l'école est en très mauvais état. La porte de droite de la maison donne accès au mikwé, la salle des bains rituels (l'immersion dans un tel bassin est prescrite par la religion juive dans des circonstances bien précises). L'utilisation de ce mikwé fut dèjà abandonnée avant la guerre de 1914-18. Il servit de cave et de remise de bois et le bassin fut comblé. Des passionnés d'histire locale le dégagèrent vers 1990 et une restauration de la pièce entreprise par la commune. En 2013 le Groupe d'histoire de Diemeringen fit remettre le bassin et son accès en état. Le bâtiment est propriété de la commune de Diemeringen.

* Cimetière juif : à la sortie de Diemeringen vers Ratzwiller et Butten, à côtè du nouveau cimetière communal. Son origine semble remonter aus environs de 1770, et il est situé extra-muros comme tous les cimetères juifs de la région. Les tombes les plus anciennes, très simples, occupent la partie gauche du lieu, près de l'entrée.

Ce cimetière recéle de belles pierres tombales sculptées de motifs symboliques (mains bénissantes des Cohanim, aiguière des Lévy; etc...). Le visiteur remarquera notamment le monument funéraire que les élèves reconnaissents firent ériger à leur maître Léopold Bloch en 1885. Le tombeau du dernier institeur juif, Daniel Dreyfus, décédé en 1951, s'y trouve également.

* Maisons juives rue du Vin : dans cette rue, la plupart des maisons étaient juives. On remarquera particulièrment le maison Muller au n°5 qui présente une belle porte en bois et un encadrement en grès sculpté portant la date de 1746 et le nom de Leb Lefi, elle témoigne de l'aisance du propriétaire dès le milieu du 18ème siècle.

Sources : Diemeringen ville et seigneurie avec Dehlingen et Ratzwiller de la SAASE (paru en 1978)

+ recherche du Groupe d'histoire locale de Diemeringe

l'ensemble résumé par Annelise Bour présidente du Groupe d'histoire.